L'hygiène alimentaire

La pose d'un anneau sur l'estomac ne constitue pas une assurance de maigrir. C'est une arme efficace, mais elle ne vous aidera que si vous adaptez votre façon de manger à la présence de l'anneau, pour perdre du poids, pour éviter vomissements et complications, pour éviter les carences. Gardez bien en tête les conseils qui suivent afin d'augmenter vos chances de réussite.

Mangez lentement

Si vous voulez perdre un maximum de poids, il est primordial, après deux ou trois semaines d'adaptation, que vous mangiez, essentiellement des aliments solides et non pas mixés (ces derniers seront néanmoins utiles dans les premiers jours qui suivent l'opération). Pour que ces aliments puissent passer par le pertuis créé par le cerclage, il vous faudra les mastiquer longuement afin de n'avaler que des aliments "mixés en bouche". Ainsi, les aliments mastiqués pourront à la fois vous caler et être digérés.

Si vous prenez des aliments liquides, crémeux ou mixés, il passeront mais ne vous caleront pas. Si, à l'inverse, vous mangez des aliments solides, sans les mastiquer, vous vous sentirez mal, et vous augmenterez les risques de vomissements à court terme et d'échec à long terme.

Ne soyez pas donc étonné si, même en mangeant de plus petite quantités qu'avant, vos repas durent plus longtemps. Prenez donc le temps de manger. Cette mastication prolongée vous permettra par ailleurs de mieux apprécier la saveur des aliments car elles augmentent leur temps de contact avec les papilles du goût qui tapissent votre bouche.

Vos repas

Les quantités :

Au cours du repas, dès que la poche supérieur de votre estomac sera pleine, elle enverra à votre cerveau un signal l'informant que vous avez suffisamment mangé : vous vous sentirez rassasié. Soyez à l'écoute de cette sensation, apprenez à la reconnaître et interrompez votre repas à ce moment.

Si vous dépassez régulièrement ce stade, vous souffrirez de nausées, de vomissements. De plus, votre estomac s'allongera, se détendra, et le cerclage n'aura plus aucune efficacité : vous ne perdrez plus de poids et vous reprendrez même les kilos perdus. Par ailleurs, des complications (par exemple, la dilatation de la poche) pourraient survenir au niveau de l'estomac, nécessitant une nouvelle intervention chirurgicale.

Dès les premiers jours, efforcez-vous quotidiennement de manger lentement trois petits repas par jour.

Les aliments à privilégier :

Les besoins de votre corps ne sont pas modifiés par l'intervention, votre nourriture devra donc être équilibrée pour préserver votre santé et votre forme. Dans l'idéal, chacun de vos trois repas devrait vous apporter :

  • Du pain ou des féculents, riches en protéines végétales et en glucides lents, sources d'énergie pour le cerveau, les organes et les muscles.
  • Des légumes et/ou un fruit pour les fibres, les vitamines et les minéraux.
  • Un aliment source de protéines animales : viandes, poissons, oeufs ou produits laitiers. Essayez de manger du poisson au moins deux fois par semaine en privilégiant les poissons gras source de graisses fort utiles pour la peau, les artères et le cerveau.
  • Un peu de matières grasses en privilégiant les huiles (colza et olive, notamment), riches en acides gras essentiels.

Les aliments à éviter :

Deux catégories d'aliments sont à éviter :

  • Ceux que vous auriez du mal à digérer :  certains légumes particulièrement fibreux comme la partie centrale des feuilles de salade verte, les poireaux ou les asperges ; parfois la viande ou le riz. Il est difficile de définir à l'avance les aliments qui, pour vous "ne passeront pas", car chaque individu réagit différemment.
  • Ceux qui nuiraient à votre perte de poids : car ils ne sont pas arrêtés par le cerclage. C'est notamment le cas des aliments mixés, crémeux ou liquides. Vous éviterez donc purées, compotes,  crèmes glacées et produits laitiers trop crémeux ou trop sucrés : ils vous empêcheraient de maigrir. Attention également aux matières grasses (huiles, beurre ou margarine) très riches en calories et elles aussi peu freinées : modérez les quantités.

Les boissons :

Si vous buvez à l'heure des repas, la nourriture devient alors trop liquide dans votre estomac, ce qui accélère son passage par le pertuis et le rend donc moins  efficace. Evitez donc de boire pendant le repas ainsi que dans les deux heures qui suivent. Une exception, si vous êtes amateur : un verre d'un bon vin qui vous dégusterez non pas pour étancher votre soif, mais comme une sorte de "condiment".

Entre les repas

Les aliments :

En raison de la petite taille de vos repas, il est possible que vous ayez faim entre les repas. Dans ce cas, offrez-vous une collation qui soit à la fois sans risque pour votre amaigrissement et riche en éléments nutritifs essentiels. Par exemple : une tranche de pain complet avec du fromage,  un fruit,  un yaourt ou du fromage blanc,  quelques biscuits secs, des tomates cerises, des cornichons ou autres légumes à la croque.

Les boissons :

Puisqu'il vous est recommandé de ne pas boire aux repas et dans les deux heures qui suivent,  c'est entre les repas qu'il vous faudra boire, au moins un litre et demi de liquide : de l'eau bien sûr, mais également en fonction de vos goûts, café, thé, tisanes, etc. Evitez de sucrer ces derniers (par contre vous pouvez les déguster avec un édulcorant), éliminez définitivement tous les sodas sucrés et tous les jus de fruits, les deux étant à peu près aussi caloriques et non arrêtés par le cerclage gastrique.

En ce qui concerne les sodas édulcorés (boissons "light"), limitez-en la quantité à un ou deux verres par jour : sinon, ils risquent d'accentuer votre attirance pour les aliments sucrés. Evitez, par ailleurs, de les consommer dans l'heure qui précède les repas car elles perturberaient alors les mécanismes du goût.

Enfin comme c'est le cas au moment des repas, évitez de boire en même temps qu'une collation : celle-ci traverserait alors trop vite votre estomac et vous calmerait moins bien l'appétit.

Les suppléments vitaminiques

En fonction de vos besoins et de votre façon de manger, vous aurez peut être besoin de certains suppléments en vitamines et en minéraux pour éviter les carences comme les folates (ou vitamine B9), la vitamine B12, le fer ou le calcium. Cependant, de tels compléments sont dangereux en cas d'excès. Aussi, n'en prenez pas vous-même l'initiative ; seul votre médecin pourra déterminer ceux dont vous avez besoin.

Le problème des médicaments

En général, vous continuerez à prendre après l'opération les médicaments dont vous aviez besoin avant. Cependant, si certains comprimés sont trop gros et ont du mal à passer par le pertuis, il vous faudra les couper en morceaux ou les consommer après dissolution dans de l'eau. Par ailleurs, votre chirurgien ou votre médecin vous conseillera peut-être d'éviter certains médicaments agressifs pour l'estomac tels que l'aspirine ou les anti-inflammatoires.

A mesure que vous maigrirez, il est probable que d'éventuelles complications de l'obésité telles que le diabète, l'hypertension artérielle ou les hyperlipémies s'améliorent, voire se normalisent ; dans ce cas, votre médecin vous proposera sans doute de diminuer les doses voire d'arrêter complètement le traitement correspondant.

Les autres mesures

En vous obligeant à manger plus lentement, en réduisant la taille de vos repas, la pose de l'anneau facilitera considérablement votre perte de poids. N'oubliez pas cependant :

L'activité physique :

Notre conseil : dès que vous aurez suffisamment maigri pour pouvoir bouger sans risque pour votre cœur ou vos articulations et après accord de votre médecin, prévoyez de consacrer trois heures par semaine au sport ou une heure par jour aux activités légères (marche, vélo, montée des escaliers, ménage, etc.). C'est très important pour votre réussite à long terme.

Le soutien psychologique :

Il reste important, surtout si vos prises de nourritures en grande partie liées à vos émotions ou aux évènements extérieurs.

La pleine réussite de votre projet

Pour adapter ces conseils à votre situation, pour éviter les carences nutritionnelles, pour perdre au mieux vos kilos, vous avez intérêt à consulter votre médecin ou un médecin nutritionniste 6 à 8 semaines après l'opération, puis tous les 2 mois